samedi 13 août 2011

BOTERO ET L'AÏEUL


    Appuyés au comptoir d'un bar et renversés l'une sur l'autre, deux figures « boteriennes » qui semblent plutôt accroupis que formellement assises, ce que pour l’apercevoir, il n'avait que prêter l’œil, dû que ce qui penche de leurs volumes, quatre appendices, qui étaient leur mollet. Ces deux corps à deux sexes différents qui composaient le conglomérat, faisaient de l’équilibre au-dessus de leurs correspondants tabourets où le couple embrasé, l'un à l'autre, se dédiaient à la lourde tâche, à la vue d'un forain, de se caresser, une besogne dont une personne accomplie choisirait mieux à faire, sans l'en douter, de moissonner à l'ancienne un vaste champ de blé.
      Occupant une table sur un coin du même bar, un aïeul tendrement fier (comme seulement un aïeul peut l'en être) de son petit fils, celui-ci très petit à cause de son âge, tandis que le grand-parent l'en était à cause de sa génétique. Cet aïeul-là petit la taille, tout en lui, il se le pouvait bien deviner sur sa face de radiante félicité, que son petit fût son image (tout au plus un peu plus haut, bien sûr que le temps le lui y va frustrer). L'amour à plus intense peut conduire à désirs, autant intenses qu'il en est ; le temps portera au petit, assurément, d'une taille supérieure à celle de son protecteur, qui l'aimera du même degré le lui regardant au-dessus comme s'il fut un dieu.
      Des choses comme ça, elles sont infinies, dans ce théâtre, qui est le bar, dont les scènes, par beaucoup qui se ressemblent ne se répètent jamais, seulement il faut regarder un peu plus loin que sur le propre nombril.
      Le passe en continu, le coût de l'entrée peut être un verre de vin que le payant va boire. 

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