L'AVEUGLE ET LA TOURMENTÉE

    Une ombre voilait ses yeux le lui emperchant de voir femme autre qu’elle. 

    Lui, un pauvre aveugle sans l’être.

 

    Elle, tourmentée, tourment qui l'est devenu, sans le savoir, sans le vouloir… peut-être !

EXERCÉ AU MANIEMENT D'UN VERRE

La main vide,

le verre plein,

la bouche sèche ;

Main pleine : bientôt la bouche sera soulagée.

Verre vide,

main sourde…

Quel gratifiant exercice !

POLITICIENS SOURDS ET PEUPLE MUET

    Il ne se fait pas écouter sa voix ; se dit lui-même, fort satisfait, le sourd du muet.

    Pourtant, le muet ne l’en est pour ne pas pouvoir parler à cause de sa mécanique sinon de sa mollesse ; ce qui l’amène à vivre dans l’incertitude.

    Mais, le sourd l’en est par mauvais engrenage, son cerveau est totalement oxydé.

LE FERMIER, LA POULE ET LE RENARD

    Le fermier se plaint, aux larmes dans la voix, à cause du renard, qui a mangé l'une des poules de son poulailler.

 

    Le fermier ne regrette point du sort qui a eu la malheureuse sinon de ne pas avoir été lui qui l’en fît un sort.

 

    Le fermier regrette aussi, de ne pas avoir chassé le méchant, pas pour vengeance, mais pour vendre sa fourrure.

MANGER ET LAISSER MANGER

    Notre cerveau a besoin des paroles, des autres, pour se nourrir.

 

    Pour ensuite se faire écouter des paroles… des siennes.

 

    Celles-ci qui feront sinon de repas, d’apéro, aux interlocuteurs.

QUI SE TAIT N'OCTROIE PAS: ÉCOUTE

    Il y en a qui écoute et parle, d’autres qui ne font qu’écouter et d’autres encore qui ne font que parler.

 

    À ces derniers mieux sera-t-il leur faire la sourde oreille.

 

    Pourtant, prêtez-le attention à ceux qui ne parlent pas ; qui se tait, souvent n’octroie pas, il écoute.

MAINS VOYOUTES

    Nos mains, nos précieuses mains d’humains, devenues assoiffées de désir.

 

   Désir vers lequel, les pauvres sont conduites par nos obsédés yeux.

 

   Notre cerveau, pourri, fait nos mains voyoutes… et nos yeux sans lunettes !

UNE AFFAIRE DE RÉPONSES ET DEMANDES

    Le dialogue n’est que partager ; voire une affaire d’attentes et démarrages de paroles des interlocuteurs qui l’en fabriquent.

    C’est pour ça que, quand une personne attend réponse, c’est qu’elle a demandé explication sur n’importe quel sujet.

    Pourtant, quand une personne demande réponse, c’est qu’elle veut que son « supposé » interlocuteur lui donne la raison.

L'OCÉAN DE LA MÉDIOCRITÉ QUI NOUS INONDE

    Les sans critère se tiennent, pour tout faire, à flot dans l’océan de la médiocrité, dont le ressac fait gagner le large aux sans esprit qui se l’y approchent à rafraîchir, à faute de tête, les pieds.

 

    Pourtant…

 

    Là-haut, dans les abruptes montagnes, se tiennent, fermes, lesquels ont dû abandonner la plaine, la fertile plaine, parce que celle-ci est envahie, petit à petit, par la marée de l’imbécillité.

LA VIE: UN CAUCHEMAR EN ÉTANT ÉVEILLÉ

   C’est dans le sommeil durant dont les rêves se cuisinent.

   Est-ce qu'est la mort un long sommeil ?

   Donc, la mort, elle ne peut qu’être un si long rêve plaisant !

MÉDITATION D'UN ÉCOLOGISTE IMPÉNITENT

   Si l'on naît homme, on mourra homme, du même que si l'on naît femme, on mourra femme.

    N’importe que l'on se fît amputer : soit une oreille, soit une main, soit un pied ou quoi qu’il soit ; on pourra vivre en cela que l'on veuille, personne n’a rien à dire, mais une femme mourra femme, du même qu’un homme mourra homme ; n’importe qui de tous les deux, soit sans oreilles, soit sans une main, soit sans un pied, soit sans quoi que l'on se fît amputer… ou ajouter ?

 

    Il faut être écologiste quand même ; contre la nature, ni on doit ni ne peut pas s’esquiver.

LA MASSE PHAGOCYTE LES MINORITÉS

    N’importe quel peuple est composé d’une masse homogène et de quelques raretés individuelles par rapport au gros troupeau.

 

    Dans chaque société, à chaque peuple y correspondant, surgissent, basiquement, deux problèmes, dont l’un, intérieur, est dû à un concept « nécro-intello-snob-démodé » de la démocratie… la pauvre ! Où l'on met en place pour gouverner les plus imbéciles parmi la « faune masse » en détriment des minorités, aussi que d'elle-même.

 

    Le second problème, externe celui-ci, est que les diverses masses se font confondre les unes les autres… quel mélange de stupidités !

LA CULTURE DE L'AVARICE

    Les peuples ne sont que ce qu’ils sont ; rien à voir, souvent, avec cela qu’ils ont été.

   La dilution de leur passé dans l’oubli, à présent ne leur augure qu’un futur amorphe.

  L’oubli est tellement un terrain engraissé dont l’avarice pousse jusqu’à toucher tout le monde.