dimanche 8 janvier 2012

LE MARCHÉ DES CAPUCINS

Dans le marché des Capucins à Bordeaux, les petits matins quand toujours la nuit insiste, surtout samedis ou lendemain de la veille de n'importe quel jour férié, à la profusion des odeurs, des couleurs, que sont propres à un marché comme il faut ; toute une frappante fantaisie, à laquelle se l'ajoutent les sons des pourparlers des marchants, d'entre lesquels sortent par ici par là appels d'attention affinés autant en baryton qu'en soprano, accompagnées des percussions de casses vides, pleines qui retombent partout.
 

    Ces jours-là, le spectacle s’incrémente avec l'entrée en scène d'un improvisé tumulte de jeunes gens, et non tant jeunes, qui crient, causent, chantent, balbutient remuant comme ils peuvent leurs langues qui deviendront en bois dans le triste réveiller.

      L'énergie dans le fêtards les oblige se déprendre de leurs manteaux qui ôtent comme qui en épluche une orange, mutant leurs couleurs sévères pour un harmonieux désaccordé d'autres, tout un arc-en-ciel embrouillé, au temps que se déprennent des odeurs de la sueur de fête, de femelle les qu'y sont. Les filles, les femmes prolongent leurs jambes faisant monter leurs jupes, celle-ci collées de leurs culs musclés, en haut, fines tailles inquiètes « inquiétantes » d'où se forme la coupe qui soutient leurs turgescents seins, leurs délicats cous, leurs visages, tout un poème aux yeux avides en complicité de leurs joues, de leurs bouches, encore d'un étrange sourire, encore en cul de poule…

       … et moi, en me laissant être, comme un Faust démodé, assis dans un coin, saisi comme un possédé à une bouteille de bordeaux. Attention : l'autre main, je l'avais tenant un verre.

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