samedi 24 novembre 2012

ENTRE TOUCHES ET SANGLOTS

    L'amour est quelque chose de bizarre, dont il ne se peut pas choisir ; il te touche, c'est tout, et ce qui est pire, tu ne te peux point défaire de celle-là qui en sorte t'a touché, cela qui s’aggrave, surtout quand la touchée, elle n'a pas été touchée et pire l'en est encore si la non touchée, de laquelle tu es touché, en sachant la susdite que tu l'en es, le toucher à la sacrée pour te prendre de cible de ses… je ne sais pas ? ici chacun peut mettre cela que l'on veut ; moi, je n'ose pas, non par faute de hardiesse sinon parce que vraiment je ne sais pas. 

    Eh bien ! Compte tenu que l'amour est quelque chose de bizarre, on ne peut se tirer de lui, soient situations, soient dialogues, lesquelles ne soient que bizarres, tel que celle-ci de deux amis souffrants de la désaffection d'auxquelles, celui-là a ourdi la touchante trame. Voilà donc, le pas moins touchant dialogue :

    Tout commence en se disant, pour épargner des mots, d'une laconique salutation :

     -Quoi ?

     -Quoi ? 

    Après de faire le canard au temps qu'ils avaient fait agir les épaules comme un taureau fâché, mettant les yeux tels d'une vache qui vient d'être traînée, tous les deux découragés se décident à faire plus abondant le dialogue :

     -Tu sais ?

     -Mais… oui, moi aussi.

     -Moi, je sangloterai ailleurs.

     -Ah, Moi aussi je sangloterai. Où vas-tu ?

    -Eh oui, nous pouvons y aller tous les deux sangloter ensemble ?

      -Pourquoi pas.

      -Eh ! Champ de Mars, ça fait ?

     -Tu crois ? mais aujourd'hui est dimanche, il fait du soleil, il aura trop de monde-là.

    -Tu as raison, cependant tout est autant de même aujourd'hui.

   -Tu as raison aussi. Nous pouvons donc aller Père Lachaise ? Considérant que tout le monde va sangloter là, même à cause de choses puériles, ce que nous faisons est de sangloter dans cette même rue, vide maintenant. Regarde, tu restes à sangloter dans ce trottoir et je vais l'en faire dans celui d'en face.  Nous sanglotons comme il faut, et après nous partons prendre quelques pots par là.

     -Fait.

     -Allons-y donc.

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