mardi 10 avril 2012

L'AÏEUL

    Étant moi mis à remuer les vieux souvenirs de mon enfance, je me suis aperçu que de tout cela qui de cette époque-là existe encore, et que je considérais énorme, maintenant me semble sinon petit, normal… question de proportionnalité. Pourtant, il y a deux choses dont je suis profondément touché, dans cette proportionnalité.

      Savant moi de la richesse de quelques-uns, celle-là qui me passait pratiquement inaperçue ; car, ni moi, ni mon entourage vivait ni dans, ni de la richesse autre qui ne fût que tiré du travail ; c'est-à-dire, que la prétendue grandeur de l’accumulation n'était que ce qu'elle est : une petitesse. Il faut reconnaître qu’aujourd’hui elle est plus banalisée. 

       L'autre y vient d'un souvenir dans les souvenirs, dont mon aïeul, un homme d’allure redoutable, carapace qui avait, sans doute, forgé en lui le travail, il avait un aussi long que large domaine, ce qui si bien n'était pas assez, sa descendance était toute adorablement féminine. Mon aïeul, je crois que si grand pour pouvoir mettre son cœur dedans, était, sinon redouté, respecté de loin de trois de ses petits enfants ; moi, une espèce (à l’occasion) de petit « Jean sans peur » qui interchangeait constamment des caresses avec l'apparentement "acariâtre" aïeul, qui parfois me prenait de la main, pour m'amener au premier étage de l'ancienne maison, de hauts murs, là, d'un grand ancien meuble, mon haut aïeul, ancien, lui aussi, ouvrait un tiroir fermé à clef, d'où il tirait quelques noix, les plus belles noix que l'on imagine, et me les mettait dans mes petites mains, j'étais arrivé à croire que les noix croissaient là… quel immense grandeur ! 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire