Du
fleuve que je parlerai, il y a eu une époque dont il émanait
tellement qu'aujourd'hui l'ont fait, dès le cœur de la terre. Il
s'élança en bouillon dans le petit étang qu'il s'y était, dont il
commence à couler.
À
cette époque-là comme aujourd'hui, il descendait joyeux par la
haute montagne jusqu'à ce qu'il commençât d'entrer en vigueur au
fur et à mesure que la sueur de ces montagnes se versait sur lui.
À
cette époque-là, dont, par ces parages, il était violent, faisant
rouler les pierres, taillant les rochers ; impétueux et insolemment,
accommodant le lit par où il ruisselait.
Durant
cette époque-là, à mesure que le parcours s'adoucit, il prenait
les allures d'une apparente paisible puissance qui presque
soudainement l'amena à la plénitude avec laquelle il allait
rejoindre la mer. Cette ambiance était la constante, à l'exception
de la saison dont les nuages garaient les eaux à elles, ce qui ne
durait pas trop : blessées par le vent et le froid de
l'automne, elles pleureraient, faisant devenir les choses à ce
qu'elles étaient.
Aux
temps modernes, tout a changé. Le fleuve conserve seulement son état
originel là-haut, dans sa naissance. Ainsi, il remplit de barrages
au large de son cours. À cause, ils faisaient gonfler le cours de
l'eau au goût des castors bipèdes qui les avaient bâtis. Là-bas,
suivant son cours, dont il était auparavant fier de sa sereine
puissance, ces castors-là interviennent de nouveau, volant son sang
pour engraisser les grains qui engraisseront des bêtes destinées à
engraisser les susdits castors.
Là-bas
du tout, dans l'embouchure sèche, les castors ont bâti des
habitations prêtes de la mer qui caresse le lit sec. Si le fleuve
s'en moque des castors, je m'emmerde des politiciens et des curés,
il n'en est pas qu'ils me prendront par un fleuve.
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