Un mec
pose sa figure sur le trottoir pour allumer une cigarette au plus pur
style Jean Gabin. En faisant l'exhibition, s'embrouille avec
l'allumette, pour qu'elle finisse par tomber sur le bord de la
chaussée ; qui et qui se baisse à collecter une petite chose comme
une misérable allumette ? Ce type-là l'abandonne et part. Une
voiture y passe… Une autre et une autre, les tourbillons
créés par celles-là, l'en vont, approchant à l'autre côté de la
rue. Là, le pavé se prolonge par celui d'une station-service, où
un gommeux, qui vient de faire le plein à son immaculé Alfa, a fait
verser de son affectée maladresse un quelque peu d'essence par
terre ; aux reproches du pompier, il répond au plus style d'un
danseur de claquette, tournant sur ses talons en cuir, dont le bord
de l'un gratte la tête intacte de l'allumette l'en faisant accomplir
son but.

Ce
Néron-là, il est dans une ville pas trop lointaine, dedans un
magasin de chaussures ; il présente la collection de la prochaine
saison printemps-été ; à ce moment-là même où quelqu'un entre
presque criant ; la ville voisine est en train d'être ravagée par
le feu ! Quelle horreur ? Crie (quasiment chantant) le petit
Néron ; qui provoquerait tel exécrable acte, ajoute-t-il, d'une
voix semblable tellement au crincrin d'une lyre ; puis il sort
comme les autres qui sont là, prêter le nez à l'odeur de la fumée…
ensuite il prend une cigarette et l'allume au plus pur style Jean
Gabin.
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