mardi 20 septembre 2011

L'ENTERREMENT DU LIÈVRE

  Mes amis n'aiment pas trop bien les sardines. Alors, ils ont décidé de l'en faire les funérailles à un lièvre. Ainsi, à la vieille de son enterrement, l'un qui gît, tout dépouillé de ses habits ; embaumé, sur un lit de porcelaine orné de dessins dorés.
 
    Tout de petit matin, l'embaumeur met le corps du défunt dans le cercueil accompagné d’échalotes, de champignons, de carottes… Et, à nouveau, l'embaumeur ajoute d'autres aromatisations, quelques-unes importées de loin d'où le véloce gibier avait parcouru ses aventures. Ensuite, après l'avoir oint d'huile, il met le cercueil à la chaleur. Le servant d'une bonne moitié d'une bouteille de vin, duquel le prêtre se sert le reste. Alors, il regarde attentivement le feu mijoter là-dedans de son avant-dernière demeure. Le maître prend soigneusement une autre bouteille, cette fois de cognac, pour l'en ajouter un bon coup. À la suite, il incorpore les entrailles du susdit qu'il avait réservé sur une assiette, se servant lui-même, dans ses propres, d'un autre ou de deux autres coups, de ce dernier liquide élément. Comme le feu qui s'était pris sur le mort, comme l'avait fait ce de la vie, le prêtre ferme solennellement le cercueil.

      
    Au midi du jour de l'enterrement, le cortège funèbre y vient, ils sont cinq, chacun porte l'une des urnes où reposeront les cendres du cadavre.

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