mercredi 29 janvier 2014

LA NUDITÉ DES ARBRES

    Dès que les arbres se sont habillés, leur arrive le point d'orner leurs habits, leurs feuilles, de fleurs ; à ce que les cerisiers prennent de l'avantage sur tous les autres, pour adoucir le brusque changement du blanc, qui aura disparu au temps que la neige, avec le blanc que le touffu de leurs fleurs façonnera.
 
   
    Passé le temps d'une jouissance l'en relève une autre, dont les arbres, sous les exubérants, bien que sobres vêtements qui habillent la maternité, donnent à la lumière, à l'abri de leurs timides ombres, des fruits, rafraîchissants, revigorants ; dans sa propre gaine, autres, pour se conserver. Le chêne, qui nie se féminiser, prend d'intermédiaires les porcs, tels que s'ils fussent gaines de leurs glands, pour fournir nos tables, le temps durant que tous les généreux font du nudisme, montrant fiers leurs splendides corps, criant au vent, pour s'annoncer de leur auguste présence.
     
   
    Il y a aussi y parmi forêts des stériles conifères, lesquelles ne seront pas, pour être, en solennelle solitude. Ces arbres moines qui ne se déshabillent jamais, heureusement aux yeux sensibles, puisqu'ils n'en devront subir d'un paysage qui semblerait un monde de squelettes de sardines penchés du ciel.

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