L'importance
que l'ombre a pour l'homme passe à lui-même presque toujours
inaperçue, pourvu que l'homme ne puisse pas exister sans ombre en
qualité de personne. Un homme sans ombre est quelque chose comme une
sardine en boîte : on ouvre celle-ci, celle-là y est ; elle
fut sardine, mais elle ne l'en est pas encore. Elle ne l'en sera
plus.
En
voyant moi une fois un homme normal, promener son ombre par la vie.
Celle-ci qui se voyait battue par le soleil contre l'asphalte. Ce qui
la faisait sembler un résidu de lui, mais non, elle y était partie,
fidèle, elle ne l'abandonnera jamais, ni dans l'obscur. Elle est
l'ombre du tout, par où parfois on dérivait ; d'où l'homme, écu
à la lumière, en sortant, elle en sortira de son écuyer bien
servi.
La
mort, qui n'est qu'ombre, l'ombre de qui en vie l'en a soigné. Ombre
qui l'en soignera. Les fastes luminescents après la mort de ceux qui
n'ont pas eu d'ombre. Ils feront juste faire de l'homme qui n'a pas
su mourir un guignol, il jouera durant qu'au carton-pierre des
souvenirs, l'humidité ne lui fasse disparaître.
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