vendredi 20 décembre 2013

DANS UNE RUE À LA MODE

    Un triste jour à moi, le hasard, peut-être pour me faire amuser, m'a fait perdre par l'une de ces rues, par où les boutiques d'articles à la mode se succèdent par l'un, par l'autre de ses côtes, là, par où mon œil le fait aussi, prendre pour un hameçon qui avait pour amorce une belle fille.
 

    Cette belle qui marchait, décidée, ses bras les marquant de vif empressement, menton en haut ; soudainement tel qu'elle avait quelque chose d'important à faire, elle tourne 92°, elle ne menait pas bien du tout l'horizontal aux façades et rentre dans l'une des boutiques qu'y fait part, là dans, sans dire un mot, sans faire un geste, elle passe revue aux habits y exposer ; en corrigeant une personne qui n'est pas plantée comme il faut. Elle sort de-là, prend de la route et rentre dans une autre boutique. Puis une autre, et suivantes, dont il n'importe pas, qui soient des chemises, chaussures ou soutien-gorge, ce qui se vend, sans perdre sa colonelle figure, y avec la belle passe revue par tous indistinctement. Se retrouvant la colonelle, avec une autre de même rang (vraiment par ces lieux, je n'ai trouvé classe de troupe d'autre que les objets auxquels toute
une officialité passait revue) avec qui, après de se faire toutes les deux des salutations de rigueur, se mettent à causer tous les deux de façon qu'il semble, pour qui ne prête pas l'oreille, que la conversation traîne quelque chose de transcendantale, ce que pour beaucoup l'écouter ne va non plus à le faire, mais, au moins, cela sera étonnant constater comment est-ce que l'on peut faire tel gaspillage de mots ?
 

    Si vous passez pour autant, de vous faire prendre par l’hameçon, quelque chose de compréhensible, il y a amorces qui sont une délicatesse ; vous ne faites pas pour parler, qu'il s'accrochera plus, laissez-vous vos yeux à ce qu'ils sont, mais surtout, montrez-vous vos oreilles attentives.

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