samedi 9 juin 2012

LES TATOUAGES DE PIERROT

    De même que Sappho vénérait (on se suppose) Apollon, ainsi le saxophone devrait vénérer la flûte, puisque chacun dans son métier, aime tout que l'en fait référence.

      Pierrot, qui est le personnage que vraiment intéresse dans cette histoire, ce qu'en fait est la sienne, était un homme de l'époque dont les hommes faisaient « le service » qui si bien ni savait qui était Apollon ni aimait la poésie, de celle-ci, il pensait, qui était une tromperie, il ne savait non plus très bien si : pour les femmes tromper, ou pour les tromper à elles ; par contre Pierrot savait que le saxophone était un truc par où se soufflait, pour faire d'autre chose qu'il n'aimait non plus : la musique, ce qu'il considérait quelque chose banal et frivole, aussi que gênant, qui faisaient trôner des types bizarres. Pierrot ne s'aimait à lui-même, ni n'aimait personne, tout cela qu'il aimait (au moins il le pensait) était la Patrie ; de cet amour patriote, dont Pierrot se faisait souvent moquer, des hardis fabriqués par l'ignorance, très doués en se croire que les ignorants sont les autres, lesquels lui demandaient à ce but :

      -Qu'est-ce que c'est la patrie ? Légionnaire !

     À ce que Pierrot, se mettant au garde-à-vous, son verre en présent, tout d'un coup, élucidait l'intérêt du profane :

     -La Patrie c'est la Patrie ! À ce que parfois, il était un peu plus bavard, depuis d'un coup (de son pot) ajoutait : et il ne faut plus, rien ajouter.

     Tout le monde croyait savoir, sans rien savoir de Pierrot. Pierrot avait réaffirmé son destin, dans le service militaire, s'en faisant incorporer dans la Légion Étrangère ; de cela qui, sur son bras droit, fait témoignage un voyant tatouage à trois couleurs dont sur le bras du cœur, du même qu’Apollon à Sappho, ou la flûte au saxophone, un autre tatouage, d'un monochrome déjà diffuse, le nom d’Agnès était entouré d'un cœur, qui traverse une flèche… peut-être une lance ?

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