vendredi 8 juin 2012

LA VACHE, LE CHOU ET "LA" CHOU-FLEUR

     Il était un si tranquille que bien cultivé jardin potager, qui touchait un beau pré, dont le fruit était une vache qui déhanchait par là… bucolique estampe ! que rehaussait, par si elle ne l'en était assez, un cerisier, éclaboussé de ses impressionnistes fruits, faisant lui d'arbitre entre la parcelle soignée soigneusement et l'autre négligemment soignée.

     Dans cet édulcoré tableau, tout à coup, le rythme des sons, dont le souffle du vent bat la mesure, fut altéré aux cris : Au secours ! Au secours ! Qui venaient du jardin potager ; à cela que la vache a répondu, sous la cadence de son pas, auquel le battait la mesure du mouvement de la mandibule de la ruminante, qui s'en allant vers la lisière qui marquait le cerisier. Là, dans la parcelle interdite, une jeune chou-fleur, qui poussait à côté d'un chou, faisait ce qu'elle pouvait, pour s'en échapper des morsures de la sadique, laquelle s’expliquait, une fois calmée par la vache, devenue hors de soi, à cause des (selon lui) constantes provocations de la perfide, qui écartait insinuante ses feuilles, lui montrant ses blanches et voluptueuses intériorités. À ce que la vache, animal de paix, n'avait trouvé d'autre façon, d'exercer qualité de pacifiste, que rejoignant tous les deux dans son estomac.

      La fermière, indolente aux affaires de l'amour, en voyant la manière que la vache avait agir, elle y vient, une branche à la main, donner son opinion. Merde ! exclame la vache, en mettant à son pas le rythme dont bat la mesure les coups de l'affolée. Cette nana veut tout : mon lait, ma chair, mon travail et les choux… mais si ceux-ci sont en moi : mon lait, ma chair, la sueur de mon travail. Qu'est-ce que veut-elle encore ? 

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