mardi 15 mai 2012

LE SANG DE LA TERRE

    La dernière soirée que je suis chez les dieux, les nôtres, quand même à nous vraisemblables, puis de nous punir d'une bonne succession de coups, à ces heures-là où le tavernier était, lui aussi, content à cause de sentir les effluves de sa marchandise, comme aussi l'en était la tavernière, celle-ci de sentir la caisse pleine ; la généreuse Aphrodite monte d'un air résolu sur une table, une barrique, pleine de vin rouge sous le bras (il faut avoir en compte que par là, où habitent les dieux, les attributs de la force de la gravité sont autres que par ci-bas) dont elle débouche de ses dents, pour à la suite, se servant la belle de Cupidon, verser le sang de la terre sur sa tête, invitant tous à boire de cette improvisée fontaine.

          Le fluide rouge moyennement allait coulant par le corps de la déesse s’enrichissait de ses parfums, devenant le vin un si magnifique nectar, plus, à plus bas que de la prodigieuse figure on le bût. Jamais arriverait moi penser, que je trouverais plus de douceur aux pieds, que sur les lèvres d'une femme (déesse, mais femme) le vin fait tellement de miracles, même sur les déesses, que si en contentant jusqu'aux dieux ; qu'est-ce qu'il ne pourra donc faire sur nous, simples mortels ?

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