lundi 28 février 2011

L'ÂNE ET LE CHEVAL

    Ils sont les 19 h 17 quand par la grande rue du commerce où les devantures des magasins sont pleines des badauds qui sont en train de frôler leurs nez contre eux, et, qui soudain se tournent pour se mettre à côté des autres qu'il avait sur le trottoir, pour regarder passer un âne aux yeux éteins comme ceux d'un poisson qui n'a pas vu l'eau depuis quinze jours, cet âne qui marche portant les allures d'un canard boiteux aux deux jambes ; toutefois son chevalier, raide autant que fier, probablement, d'être le seul dans toute la rue qui a de monture… jusqu'à l'arrivée d'un autre chevalier, qui l'en a faibli son rigide figure de la souplesse de la sienne maintenant qu'il garde l'équilibre au-dessus d'un énorme cheval aux yeux effrayés, du même que ceux-là des badauds, qui les avaient enlevés, curieux avant, de regarder l'âne, pour les prêter à la nouvelle figure de la rue.
      Les chevaliers s'en font entre eux les salutations correspondant à leur classe, marquant une certaine nuance de supériorité celui qui se ferait plus de mal en cas qu'il tombât de la monture.
      Le cheval se montrant heureux d'être lui qui porte le chevalier principal, sans apercevoir qu'est lui à qui se doit de l'importance.
     L'âne, enlevant la paupière gauche, qui correspond à la côte où se place le cheval, laissant voir cet œil brillant comme un diamant, à qui il lui dit :
     Je serais seulement heureux étant libre de ce conard et de tous les autres qui montent sur moi.

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