mercredi 16 février 2011

LE RÊVE ET LA FAIM

    Une poule, qui s'en va à une foire en compagnie d'une vache, à qui celle-là pense qu'elle l'y amène pour la vendre ; tandis que la vache en pense faire de sa compagne autant.
La poule fait chemin rêvant de ce qu'elle va du profit de la vente : je ferais bâtir un poulailler, se dit-elle, bien chauffe, rempli de juchoirs, tout pour moi seule, et, pour ma part seule aussi, avoir un coq ; au centre de la grande chambre se placerait un grand nid dont j'y coucherais avec plusieurs. Tant d'œufs d'où un jour sortiraient autant de petits de toutes les couleurs. Il ne faut ajouter, se dit-elle, qu'il y aurait tant de grande variété comme de quantité de grain.
La vache, elle rêve aussi sur ce qu'on lui donnerait pour la poule, peut-être, qu'une bonne botte de foin pour manger ce jour-là. C'est final d'août et les paieries elles ne se peuvent pas tenir pour telles
    Tous les deux marchaient vers la foire, par un chemin ombré de la fraîcheur des grands arbres, aux bords pleins de spontanées herbes que la vache profitait à chaque pas pour leur mettre les dents. Tout juste qu'elles sont arrivées à la foire : la vache assouvie sa faim, la poule famélique (elle avait marché, ahuri, de tout ce qui ne soit pas l'accomplissement de son rêve) quand cette dernière effrayée par le geste menaçant d'un chien, au s'enfuir se met sous les pieds de la vache, qui sans pouvoir l'éviter l'écrase "in situ".
    La vache sans poule à vendre, se retourne sur soi-même, et avec le ventre plein revient chez elle.

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