Dans
une ville grise, d'un pays vert, laquelle est creusée de rues grises
bordées de maisons grises ; quelques-unes si grotesquement
colorées que bien pourraient blesser la vue d'un aveugle. Là, il
vit un vieil brave homme qui marche souvent par les trottoirs de ces
rues, droit comme un cierge, pour prôner des choses que la vie a
thésaurisées en lui et qu'il enveloppait en papier pelure en les
éparpillant partout si généreusement.
Les
personnes qui y passent se moquent en écoutant les laïus du fou
sans l'écouter. Peut-être parce qu'il ne serait pas que notre
charmant brave vieil homme ne dit aucune stupidité comme celles
qu'ils pensent, et voilà la question :
c'est ça qui les empêche de lui écouter.
À
la sortie d'une église, leur pauvre clientèle, au pas de notre
éloquent homme, souri sinon fronce les sourcils, tous sous l'aura de
la pitié impitoyable de qui croît par foi. Ils n'ont pas besoin de
la connaissance qui ne soit pas pour thésauriser de l'argent.
Toujours qu'ils aient besoin de la science, soit-elle cela des
autres : celle-là des pêcheurs athées… la philosophie
n'intéresse point : la philosophie est liberté.
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