Tout le monde écoute, faisant accompagnement de timides mouvements des muscles de la boîte de la merde, aussi que d'autres, pas moins timides. Ballottant de haut en bas l'avant-bras (tous les deux, si l'on n'est pas manchot) laissant nonchalamment les mains tomber telles que des figues mûres, la bouche en cul de poule susurre la mélodie qui sonne : dindon, dindon, dam ! dindon, dindon, dam ! … La danse est réservée aux professionnels ; un petit pas en avant, un autre en derrière, hop. Suivant : petit saut à droite, suivi d'un autre petit saut à gauche, les mains aux poches, des autres, retour des mains aux propres poches… dindon, dindon, dam ; dindon, dindon, dam. La même musique jour le jour.
Un ministre se débrouille par les messes de n'importe quel credo. Un autre va d'ici par là pour les en faire. Quelques-uns disent ce qu'ils disent, quelques autres disent que ceux-là, soit leurs collègues, n'ont rien dit de ce qu'ils ont dit. Maintenant, le four qui a laissé de cuire poursuit encore sans cuire, ce qui ne produit aucun souci dans cette cohorte de danseurs ; ils ont du pain et du beurre.
Au rythme persistant de cette musique-là, les culs du monde ballottent, les avant-bras soutiennent les mains qui tombent tel que figues mûres (tout cela timidement, j'insiste bien que quelques-uns en prenant de la confiance, l'en font de plus en plus moins timorés, bien que la plupart, plus modérés, gardent la posture). Tout est confus, pourtant ce monde-là préfère penser qu'il est dans une guinguette, pour ne pas reconnaître point de danseurs gouvernants.
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