mercredi 5 décembre 2012

QUAND LE FOUR NE CUIT ON LE MET MUSIQUE

    Tout le monde écoute, faisant accompagnement de timides mouvements des muscles de la boîte de la merde, aussi que d'autres, pas moins timides, ballottant de haut en bas l'avant-bras (tous les deux, si l'on n'est pas manchot) laissant nonchalamment les mains tomber tel que des figues mûres, la bouche en cul de poule susurre la mélodie qui sonne : dindon, dindon, dam ! dindon, dindon, dam ! … la danse est réservée aux professionnels ; un petit pas en avant, un autre en derrière, hop. Suivant : petit saut à droite, suivi d'un autre petit saut à gauche, les mains aux poches, des autres, retour des mains aux propres poches… dindon, dindon, dam ; dindon, dindon, dam. La même musique jour le jour.  

    Un ministre se débrouille par les messes de n'importe quel credo, un autre va, d'ici par là pour les en faire, quelques-uns disent ce qu'ils disent, quelques-autres disent que ceux-là, soit leurs collègues, qu'ils n'ont rien dit de ce qu'ils ont dit. Maintenant le four qui a laissé de cuire, poursuivre encore sans cuire, ce qui ne produit aucun souci dans cette cohorte de danseurs ; ils ont du pain et du beurre.

   Au rythme persistant de cette musique-là, les culs du monde ballottent, les avant-bras soutiennent les mains qui tombent tel que figues mûres (tout cela timidement, j'insiste bien que quelques-uns en prenant de la confiance, l'en font de plus en plus moins timorés, bien que la plupart, plus modérés, gardent la posture). Tout est confus, pourtant ce monde-là préfère penser qu'il est dans une guinguette, pour ne pas reconnaître point sur les danseurs gouvernants.

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