Il
était une fois un jeune homme, qui pour tout héritage de son
cultivé père. Qualité pour laquelle il n'en avait rien fait dans
sa vie, et à laquelle son progéniteur le voulait inviter après
son décès quand même. Le père lui laissa son accomplie collection
de livres, à cette collection que le sage progéniteur ajouta de nombreux
portraits d'illustres, dont l'un y parmi d'un beau buste, bellement
encadré.
Passant
par-dessus l'invitation de son père, l’héritier se défait de
l'héritage, exception faite du portrait bellement encadré, lequel
il accroche chez lui, l’abandonnant ensuite à l'oubli de
tant passer, jour le jour,
devant le portrait. L'héritier, en l'oubliant ce que cela
était, le prend par un miroir, dont il se regarde satisfait, à chacun se réveiller (il ne s'est jamais arrêté de rêver) se
disant lui-même, en croyant s'y voir lui :
Mon Dieu,
quel beau que je suis ! Quelle sagesse, quel réflexe, mon regard !
Quelle
lumière offre aux communs des mortels ma figure ? Rengaine qu'il
récitait
jour le jour. Une matinée, dont le déjà absolument pas jeune homme se
voyant regarder sur le supposé miroir, s'y approche-t-il, tel que s'il
fût une fenêtre pour s'en penchant, pour se regarder de ceinture
au-dessous. Alors, la sévère loi de la perspective ne lui permet pas de
faire son objectif, la proximité au tableau laisse au crétin une
sensation qu'auparavant il n'avait pas aperçue. Ce qui n'était qu'une
inscription au-dessus du buste. Le voilà : « La pudeur sied bien à tous
; mais, il faut savoir la vaincre et ne pas la perdre, Montesquieu ».
Alors, il se dit lui-même : (il se disait toujours lui-même, parce que
personne, comme non plus, ni son chien, ne l'écoutait). Bien sûr, la
beauté se
laisse voir, qu'elle est la plus charmante. Il se regarde là, encore et
encore, sans savoir qu'il ne se regarde pas.


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