Un
homme à qui, il faisait longtemps, une amie l'avait fait en cadeau ;
un plat en faïence bellement décoré au goût du pays d'où elle
l'avait emporté. Où l'artisan créateur avait façonné un trou
pour mettre une corde à le pencher, en vue, si l'on ne faisait pas
utilité de cela qu'il avait été fabriqué, qu'il se prêtât à
décorer un mur.
Le
gracié avait utilisé le beau plat aux usages divers, auxquels un plat
s'en peut prêter. Depuis un temps, en faisant lui fonction de corbeille
à papiers « de non-jeter », lettres parfois non lues, notes de
l'oubli, cartes de visite d'inconnus et quelque chose comme ça. Sous
ces papiers, dont le plat était tombé dans l'oubli autant que la
généreuse qui l'en avait offert.
Le
pas ingrat, sinon qu'oublieux, ancien gracié, un jour (à cinq
heures environ) s'en défaisant des souvenirs encombrants en laissant de
l'être. Sans savoir lui que le plat de faïence bellement
décoré dormait là-bas, abritant tant de souvenirs dont il faisait partie, comme non plus savait-il qui avait été la généreuse
donneuse. L’aussi oublieux que maladroit, mais pas ingrat, ancien
gracié de son habilité, renverse par terre le plat. Comme pas
tout ne se fait en un jour, au jour suivant. En ramassant notre homme,
les débris pour les jeter à la poubelle. Soudainement, il recule
de ses intentions et recompose le plat en collant les débris : fait, il met une
corde par le trou du sacré plat cassé et le raccroche à un mur de chez lui.
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