mardi 18 juin 2013

LE PLAT CASSÉ

    Un homme à qui, il faisait longtemps, une amie l'avait fait en cadeau ; un plat en faïence bellement décoré au goût du pays d'où elle l'avait emporté. Où l'artisan créateur avait façonné un trou pour mettre une corde à le pencher, en vue, si l'on ne faisait pas utilité de cela qu'il avait été fabriqué, qu'il se prêtât à décorer un mur.

 
    Le gracié avait utilisé le beau plat aux usages divers, auxquels un plat s'en peut prêter. Depuis un temps, en faisant lui fonction de corbeille à papiers « de non-jeter », lettres parfois non lues, notes de l'oubli, cartes de visite d'inconnus et quelque chose comme ça. Sous ces papiers, dont le plat était tombé dans l'oubli autant que la généreuse qui l'en avait offert.
 
 
    Le pas ingrat, sinon qu'oublieux, ancien gracié, un jour (à cinq heures environ) s'en défaisant des souvenirs encombrants en laissant de l'être. Sans savoir lui que le plat de faïence bellement décoré dormait là-bas, abritant tant de souvenirs dont il faisait partie, comme non plus savait-il qui avait été la généreuse donneuse. L’aussi oublieux que maladroit, mais pas ingrat, ancien gracié de son habilité, renverse par terre le plat. Comme pas tout ne se fait en un jour, au jour suivant. En ramassant notre homme, les débris pour les jeter à la poubelle. Soudainement, il recule de ses intentions et recompose le plat en collant les débris : fait, il met une corde par le trou du sacré plat cassé et le raccroche à un mur de chez lui.

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