mardi 3 juillet 2012

UN CADEAU D'ISIS

    Isidore fils, il n'était tout précisément pas, un cadeau d'Isis, il était un perroquet, on dirait : une victime, de ceux qu'il appelait bipèdes, qui n'avait d'autre sens de la vie que celui d'être juché, sur une perche conditionnée à tel propos, à laquelle il était pris d'une patte, cette perche que s’accommodait parmi un fatras des restes de forêt qu’avaient au-dedans de la cage dans laquelle vivaient ses présumés geôliers, prisonniers, eux aussi, de cette étrange prison.

     Tout cela qui, Isidore fils savait du monde extérieur, n'était que ce qu’Isidore père l'avait transmis de son aïeul Isidore (ça ne veut dire que tous les perroquets s’appellent Isidore, c'est qu'ils aiment se répéter) le seul ancêtre connu de la saga des « Isidores » qui avaient vécu, avant d'être chassé dans un paradis lointain, hors leur habitat naturel où prolifère la verdure, touchée par des fins pinceaux, mouillés des plus diverses couleurs (je ne suis pas, c'est l'aïeul que le racontait ainsi) puis il avait été encagé, envoyé à terre étranges, dont il avait été transféré à une autre énorme cage, une espèce de harem où était né Isidore père. Le fils et père, qui avait vu mourir le vieux Isidore, pas de la peine à soi, sinon de celle-là de savoir que sa progéniture n'irait jamais au Paradis.

    Isidore fils et petit-fils, assez des niaiseries des ridicules bipèdes ; de qu'ils approchent leurs affreuses gueules, ridées des pathétiques sourires, sur son bec, de qu'ils se bafouent le touchant de l'un des tentacules de leurs extrémités supérieures, au-dessous de son bec pour lui dire, perroquet beau, bon-jour-dit-moi-com-ment-est-ce-que-je-me-appe-le... jusqu'au jour est arrivé, dont une fenêtre ouverte, coïncide avec qu'il s'est dégagé de la gênante perche. Isidore fils et petit-fils, honore son aïeul en franchisant le seuil de l'existence perdue ; il veut goûter femelle (même qu'elle soit d'autres espèces) il veut mourir libre, il ne veut pas vivre mort.  

1 commentaire:

  1. Jouez avec moi.
    Croire que toute vie est égale. Depuis le déclin de la naissance. Il peut ne pas sembler que ce n'est pas dans les livres. Votre cruauté est coupé avec mes glaces. Mon matin va à l'encontre de votre soirée. Je affligé et je suis fier. Les saisons passent et les feuilles se tournent de couleur. Couleur rime avec amour. Amour rime avec solpor.

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