mardi 31 juillet 2012

RICHE, LE FAUBOURIEN

    Je ne sais pas à propos de quoi, la question est que, juste j'arrivai au bar, Richard (Riche pour les amis) était en transe, c'est-à-dire parlant, il affirmait, à tort et à travers à un public dévoué, si absolument que l'en ferait un dieu absolutiste, qu'une boulangère, de race, bien entendu, n'avait pas d'autre qu'elle s’appelât « Rose ». En prononçant Rose, il faisait rouler le R, tellement qu'il déroulât la pâte qu'elle avait pétrie. Je n'étais pas au courant de l'étymologie du discours et vu que, n'avais pas pu faire encore usage de la parole, ni pour demander de boire, déjà que le garçon, plus attentif de son métier que des conneries des clients, avait mis dans mes mains un verre rafraîchit de la boisson opportune ; donc, sans pouvoir me contenir, je fends le monologue :

      -Alors ! Considérant cette règle de trois, tu, que l'on t'appelle Riche, ne peux qu'être un faubourien ?

     -Et voilà ! Cela saute aux yeux. Dit Riche sans s'altérer, qui démarra tout de suite, et pour n'avoir plus d'insolentes interruptions, se demanda-t-il lui-même :

    -Pourquoi, une boulangère, comme il faut, il faut qu'elle s'appelle, incontestablement « Rose » ?

    -Pour la même raison qu'un faubourien, comme il faut, s'appelle Riche. J'ajoute d'un autre vil coup de coutelas.

     Riche ne digère pas bien du tout ce second coup, ce qui fait jaillir de son âme, telle profusion d’impropriétés, qu'au vouloir elles, sortir toutes ensemble par sa bouche, le lui étouffent. Riche tombe par terre, cris, agitation, secours, le médecin voisin qu'y vient empresser. Il y restera après que les pompiers emportent le faubourien à l’hôpital… il y aura de qui parler pour quelques jours sans besoin d'animateur ou c'est ce, au moins, que l'on croit.  

        … je suis là, l'ambulance, d'où sort le cri désespéré TRAITE. Aussi qu'autres délicatesses, part.

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