dimanche 15 juillet 2012

UNE MATINÉE DE DIMANCHE

    Une matinée de dimanche, ces jours dont la ville se délivre des improvisés gentilshommes campagnards, on se sent à l'aise par le quartier de l'Horloge, par où ayant bars à tous les goûts, une volée, de ces guindés là, vient d’atterrir. Ces déserteurs de week-end ! sur une terrasse, dont personne ne gênait personne ; théâtralisent-ils leur entrée d'un mou sentiment de bienséance, faisant agir leurs membres, que couvrent flous habits, tellement qu'ils fussent immergés dans l'eau, l'eau d'un lac amorphe : de son lourde quiétude.

    Ces endormis d'eux-mêmes, restés en ville (l'en faisant savoir de leurs autocollants) pour prier, plus que pour protester, contre l’énergie nucléaire ; droit divin, qui les fait créanciers à interrompre la vie des autres, déambulant parmi chaises et tables. ils font agir au même rythme leurs cheveux et tuniques, tandis qu'ils réorganisent le mobilier, ce qu'ils font avec une parcimonie paranoïaque, plus qu'étouffante ; pour à la fin, s'en aller asseyant, si lentement que l'on ne sait pas si c'est qu'ils sont souffrants du lumbago, de la constipation, ou de tous les deux choses. La question est, qu'ils ont transmis cette basse pression à tous les gens qu'il y avait par là, même au garçon du bar, un type électrique plus inquiet que les ailes d'un colibri ; qui est alors en train de prendre, stupéfie, commande de cafés sans caféine, thés sans théine, menthe pouliot, grenadine écologique aussi comme les combinés de bizarres fruits, et de conneries comme ça, jusqu'à, l'électrique connecté, il tire de sa voix caverneuse pour dire : 

  Madames-mesdemoiselles, messieurs, ici, vous vous trouvez dans un bar sérieux pour faire commande de telles choses, vous deviez d'en aller ailleurs. Il s'écoute un OUF! généralisé, tout de suite le bar reprend l'habituel brouhaha, timbré parfois de rires.   

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