Immédiatement
après me réveiller, je demeure en état automate tout le temps dont
j'ai besoin pour m'éveiller, celui-ci dépendant de l’activité de
la vielle.
Un
jour en cet état-là ; je m'en suis allé à la cuisine dont, je me
suis mis à préparer du café au temps de mettre une poêle au feu
dont j'ai versé deux œufs (après les casser pour y faire) j'avais
faim, j'avais soif ; du seul que je n'avais pas était du sens de
l'humeur parce qu'il ne s'était pas réveillé encore. Café fait,
je bois, ça m’éveille. Alors, mes yeux se posent sur des œufs
qui sont en train de se frire ; tout un projet de deux mignons
poussins qui, non seulement n’arriveront jamais à être poules,
sinon que ni même à naître. Je retire dédaigneusement la poêle
du feu, l'en laissant de côté. Ces projets qui n'ont ni pu arriver
qu'à des cadavres dans la poêle-cercueil. Je quitte mon
appartement, triste, de la tristesse d'assassin repenti, sans pouvoir
même l'en être comme il faut, à cause de ne pas avoir laissé
naître la victime, les victimes, c'est le cas. À mesure que je
descendais l'escalier de la maison, il se laissait écouter de plus
en plus un brouhaha qui venait de la rue. En arrivant sur le trottoir, je vois quelques personnes donnant leurs dos aux façades, avec
mépris, au temps d'offrir leurs faces à une procession qui s'était
emparée du pavé, criant des consignes, brandissant quelques-uns des
étendards. Je m'aperçois qu'ils étaient pro-vie. À la vie de qui
ne l'en a pas été encore. Dans un état si décourageant que le
mien, je les rejoins pour m'encourager. En m'arrêtant, mon pas, du
pas de la procession, dans un autre bar qui s’interposait dans sa
marche, pour prendre de la force. Chaque fois que je me réconfortais,
je rejoignais les activistes. Ce troupeau criait de plus en plus avec
force. Les ménopausiques, qu'il y avait parmi, avaient tellement
valorisé mon attitude que quelques-unes m'ont à prendre le petit
déjeuner chez elles. À cela que j'ai accepté volontiers, puisque,
si bien que j'avais désaltéré la soif, la faim rongeait mon
estomac toujours. Une fois chez l’amphitryonne choisi, elle fait
sonner les casseroles dont elle préparait l'agape. Alors, la
patronne propose pour accompagner l’apéritif de faire des œufs
brouillés avec des champignons, tout ça qu'une cousine l'avait
envoyé de la campagne. Ainsi, en fouettant les futures créatures,
lesquelles avaient préalablement été arrachées du sein maternel…
je, hors de moi, crie : Assassines ! Sépulcres blanchis !
Pour immédiatement quitter l’hypocrite confrérie.
Une
fois à nouveau chez moi, ils étaient toujours-là, il ne leur
restait rien d'autre aux pauvres, dans la poêle, frits et froids. Je
leur ai donné : digne sépulture… J'avais faim !
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