jeudi 26 juin 2014

S'ESTOMPER ENTRE ICI ET LÀ

    Corps assis par terre, abattus, leurs têtes appuyées d'entre leurs mains dont les coudes qui font racine des ante-bras, lesquels font tronc aux cinq branches, en incitant depuis les genoux à chaque corps y correspondant ; ces corps, enveloppes des hommes, rendus au néant, qui impavides regardent leurs ombres se battre entre elles.
   Il y a parmi de ces corps aigris, d'autres, gros, amorphes, aux yeux de poissons pourris, sans esprit pour lutter, ni même pour regarder la lutte des ombres des hommes qui ne luttent pas : ils sont les vendeurs des âmes des hommes à leurs propres ombres.
   Le spectacle est observé de loin par des animaux autres, auxquels leur insouciante indifférence les empêche voir le si près qu'ils ont l'effet dévastateur sur eux, que comme sur eux ont les hommes… accommodés sans s’accommoder hors de leurs corps, hors de leurs ombres… dans le vide.

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