mardi 29 janvier 2013

MARION, ROUGE, ÉCARLATE, ET MAUVE

    Marion Écarlate avait été une fillette qui avait eu, à cet âge-là quand on l’appelait Chaperon Rouge, une aïeule à qui si bien la petite ne l'avait donné à manger au loup, il était tout comme la fillette, qui était assez d'en aller par la forêt, jour le jour, habillée d'un ridicule manteau rouge, toute chaperonnée, un ridicule panier à la main, couver d'une nappe à carrés blancs et rouges, tandis que ses copines faisaient des choses propres de leur âge.
 
    
     Qui ne se souvient du village de la glorieuse soiré là, dont le peuple était en fête à laquelle s'est présentée Marion, et où elle avait pris le surnom d'Écarlate, avec des bretelles desquelles penchait quelque chose comme un peu plus qu'une petite jupe de cette couleur, tous les mâles du lieu et des alentours s’étaient métamorphosés en loups. À cette époque-là la vie avait fait mère Écarlate.
 
   
    Après avoir être mère, je ne l'ai vu plus, jusqu'à il n'y a beaucoup, étant moi à faire visite quelqu'un à la Salpêtrière m'aborde une belle femme, pas pour mûre de mauvais voir, habillée en mauve, sa poitrine bien harnachée, comme aussi, je suppose, sa taille, ses jambes au naturel (comme que quelque chose toujours y reste à sa place) qui, à ma surprise, m'en souriant me croise trois bises : elle était Marion… Mauve. Moi, sans enlever les yeux de la creuse de sa poitrine, j'écoute quelque chose comme : je viens tout juste de devenir aïeule et quelques autres. 
 
    
    Quand je pars, je me dis moi-même : non à toi ne te mange pas le loup.   

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