mardi 5 mai 2015

MARTHETTE UNE FILLETTE GUILLERETTE

    Était Marthette une fillette guillerette à qui sa grand-mère, pas moins guillerette, ce qu'en autre celle-ci traînait depuis toujours, en voyant que sa petite-fille, à son avis, ne poussait ni au long ni au large comme il faut (les aïeules ne veulent que leurs petits-enfants soient autant qu'elles, l'en justifiant à ce qu'ils ne passent par ce qu'elles ont passé ; comme que si tout cela fût pénible) la grand-guillerette s'était mise sous la peau de « redresseuse » de torts ou quelque chose comme ça, pour y exercer sur la petite guillerette.
 

    Ce jour-là, la « redresseuse » met sans délai la main à la pâte pour tout faire à ce que Marthette mange comme elle croyait, il faut, pour que sa poussine pousse plutôt tel qu'un costaud chêne que comme une jolie marguerite, fleurs qu'en autre la vieille dame aimait bien.
 

    Prête la grand-mère à y faire, elle commence par servir sa petite-fille un poulet, pas trop gros, tout nu, bien doré, sur une assiette qui le faisait de cercueil ; donc pour réveiller l’endormit appétit de la petite, la gaveuse la menace de que si elle ne mangeait pas, l'ogre l'en ferait, mais à elle pas par elle. La jolie Marthette, soit pour réjouir sa grand-mère, soit au cas où… ? elle mange le cadavre. Une difficile digestion fait réfléchir l'« ogressette » qui obstine en n'être que marguerite, en faisant ainsi ruiner tout espoir de l'aïeule pour qu'elle devienne chêne.

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