dimanche 16 janvier 2011

L'ATHEÉ INCONCIENT

    Il était une fois un homme, un homme sérieux, qui assez de s'en aller énamourant d'ici par là du mépris, il faut le dire, cette fois-là, après de se raser et puis de nettoyer le miroir de la buée, en s'y regardant, il se dit lui-même : Jacques, vu que de certaines façons tu aimes l'humanité, de cela que tu dois t'énamourer est de toi-même et laisser de marcher par la vie en faisant des conneries; il n'y a rien ni personne qui t'attache dans celle-là, ni épouse ni fils (j'ai déjà dit qu'il était un mec sérieux) et tes amitiés ne sont qu'une prolongation de toi-même. Dit ça, le premier qu'il se met à faire, il est de se compromettre sérieusement (il ne pourrait pas être d'autres manières parce qu'il suivait à être maintenant un mec sérieux) d'embrasser ce qu'à son avis est le plus proche de la raison ou le sens commun, ou, si vous le préférez la liberté, dont le seul artifice qui empêche, dès son point de vue, le développement de celle-ci est le dogme. Dit et fait, il embrassa (il adorait embrasser. Ainsi il tombait encore facilement amoureux) comme j'étais en train de dire, il embrassa cette cause en se faisant un engagé combattant athée.
      Le temps coule, et une autre fois qu'il était en train de se raser et puis de nettoyer la buée du miroir, il s'y regarde à nouveau : cligne un œil, l'autre œil, un souffle par le nez, aspire par la bouche, pour à la fin se mettre à réfléchir en haute voix : ça d'être athée est une connerie, comme vais-je être athée si dieu n'existe point.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire