vendredi 21 janvier 2011

FAIRE SENTIR LES SENS

    Quelquefois, n'importe qui met son nez dans l'espace de l'univers pour chercher son cul. On finira, quand il pense que l'a trouvé, par sentir l'odeur de la merde, parce que le cul que l'on a trouvé ne va être d'autre que celui de l'humanité ; l'univers, en plus de manquer de cul, est inodore. Par surcroit, personne ne se sent lui-même. C'est le cul des autres que l'on arrive à l'en flaire.
    Tout quand ce quelconque lui donne pour prêter l'oreille au temps (cela qui est la seule manière d'apercevoir les sons en leur diversité) on ne va sentir en dehors de notre temps que le silence.
    Si ce n'est pas n'importe qui prétend scruter l'univers de ses yeux, la vue l'en va finir par s'estomper dans le néant. Maintenant, que si c'est n'importe quoi qui fait pour avaler l'univers, on va comprendre ; si c'est qu'il n'a pas encore compris que chacun de nous est une insignifiance qui ne peut mettre dedans soi-même que l'air respiré. Celui-ci que l'on doit expulser de la bouche ou du nez, créant avec cette haleine chaude. De la buée qui lui va empêcher de se voir soi-même. En faisant visible cet invisible élément qui peut faire imperceptible le perceptible. Celui-là qu'en plus d'être silencieux, inodore et intouchable, à notre perception, d'où si l'on prétend lui caresser du bout des doigts, on va se toucher soi-même, ce qui résulte si non gênant, ennuyeux quand même ; il serait plus gratifiant pousser les doigts doucement sur la peau de la voisine plus proche, cela serait évidemment selon mon point de vue… à chacun le sien.

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