-Oui, oui et coupelle
la tête. Dit-elle en faisant le geste de sa main.
-Se l'en ouvre ?
-Eh oui et enlevez-le
les yeux. Lui dit la même, qui est uniquement l'acheteuse, en ouvrant les
siens d'une naturalité coutumière ; qui bien peut être
d'assentiment, ou pourquoi pas une tournure coquette visant le
poissonnier en vue de faire incliner la balance à sa faveur.
Si bien la balance a donné le juste poids (la poissonnière était par là) la main dissimulée du poissonnier a glissé dans la bourse, une autre accomplie de crevettes ; l'acheteuse sourit l'attention et remercia le geste en faisant travailler ses cils. Conclue l'actuation, toute suite, il attend autre cliente pour commencer autre acte.
-Ça va ? Commence-t-elle cette fois, à ce que l'amie démarre sans préambules ni pauses :
-J'étais désireuse
de te voir pour te raconter quelque chose stupéfiant !
-Mais non !
-Oui.
-Tu sais ?
-Non.
-Écoute.
-J'écoute.
-Tu sais…
-Ce de Marianne ?
-Oui. Elle l'a arraché le cœur au pauvre.
-Et les yeux… le laissant aveugle.
-Mais cela a été d'avant.
-Évidemment. Après il a mal fini.
-Non.
-Évidemment. Après il a mal fini.
-Non.
-Tu ne crois ?
-Non
-il s'est fait crever
la tête
-Pauvre.
-Bon, pas pauvre du
tout, il était, lui aussi.
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