mercredi 17 mai 2017

DEUX DÉLICATES MARGUERITES ET UN SALE PÉTEUR

    Dans une belle prairie, verte, tout éclaboussée de marguerites, une ravissante marguerite (là tout était magnifique) demande à une autre marguerite. — Marguerite, Marguerite ! Comment t'appelles-tu ? Marguerite ; répond gentiment la Marguerite interpellée. Ah ! Marguerite comme moi, lui dit la marguerite demandeuse.
 

  
Une vesse-de-loup qu'il y avait par là, qui, peut-être, se tenait par une fleur, et qui avait l'oreille prête, en faisant agir le fouet qu'il avait par langue tiré : vous déclariez uniquement des bêtises. Ce que vous êtes est seulement une fleur, petites fleurs entre autres. Ce que vous vous appelez Marguerite, tous les deux, ou probablement quelqu'un d'autre y parmi, il ne veut pas dire que vous soyez marguerites ; qu'est-ce ça d'être marguerite ? Vous serez, en tout cas, Marguerite.
 

  
Les belles et délicates, aussi, qu'il est notoire, polies marguerites, se sentant, maladroitement, vexées par l’inopportun, lui réplique une des marguerites, hors de son habituel, évidemment : va t'en foutre imbécile. Modérant l'autre marguerite : laisse-le... le pauvre. Il doit être angle-saxophone ou quelque chose comme ça.

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