LA RAISON ET LA SANS RAISON

     Un clou sur la route m’a fait arrêter la voiture au bord de celle-là, où au-delà de la fosse s’étend un champ cultivé. Par là, la semence commençait à pousser et un paysan en guise d’épouvantail, en regardant, nouveau-né, se grattait la tête.

    Moi, regardant le pneu crevé, je me solidarise, des revers de la vie, avec la triste figure.

    — Ça va ?

    — Ça va pas.

    — Alors ?

    — J’ai semé du blé et pousse la zizanie.

    … Le marchand de la semence m’a trompé !

    — La tromperie est partout, compagnon, je lui réponds. On vote pour les promesses des élus, qui ne sont jamais accomplis, et aux nouvelles élections on vote aux mêmes élus qui nous ont trompés.    — Bref, donc tous sommes des épouvantails !