ON A FAÇONNÉ DIEU AVEC DEUX MAINS

  Il est interdit d'interdire, dit le dicton : donc, il faut interdire la religion.

 

     La religion n’est pas que l’interdiction absolue, dont ses prêtes sont au service de l’or : des puissants, ceux-ci qui, s’en croyant des dieux, règnent à plaisir sur les acolytes de ceux-là.

 

    Leurs mains fort fermées souvent, parfois détendant un petit peu un petit doigt.

LA GYMNASTE SE REPOSE, MAIS PAS SON COEUR

    Quand la mort t’arrive

    Elle tiendra ton corps immobile.

    Pourtant, si dans ton corps immobile

    Ton cœur bat

    Ce n’est pas la mort qui te tient

    C’est toi-même

    Ta structure qui se repose

    Pour t’écouter

    Pour écouter ton cœur

CE QUI N'EST PAS HABITUEL DANS LA CLASSE POLITIQUE

    Dans un bar (ces lieux lesquels, dans les terres dont les dieux pleurent le plus souvent, deviennent agoras), un orateur affirme que parmi les politiciens, il y a des hommes honnêtes.

 

    Moi-même, sans aller plus loin, dit-il, j’en connais un ; se fait réaffirmer le « verbaliste ».

 

   Mon oreille ne m’en laissant point esquiver son discours et pour ne pas lui faire un affront, je fais claquer mon fouet : je connais un autre, soit politique ou quelque chose comme ça. 

  

    ... À ma surprise, la faune parmi laquelle il y est, celle-ci y fait acquiescence ; de même qu'à tout ce qui fabrique la parole… je pense! 

S'ENVOLER POUR S'ENFUIR

    Voler ! 

 J’aimerais m’envoler

Pour m'échapper de la pourriture qui règne ci-bas,

Pour regarder depuis là-haut

Ma famille animale,

À l’écart de la scorie qui la manipule.

 

  Méprisables voleurs !

LE MALHEUR DES RICHES... LES PAUVRES!

    Il faut avoir pitié des riches, « les pauvres » faire même pour les libérer de leurs richesses.

 

   Richesses qui tiennent à leurs pauvres possesseurs prisonniers en sordides cages aux barreaux d’argent.

 

    Prisons dont ils souffrent de l’avarice : soif insatiable qui leur ronge le cœur… aux pauvres !

EN LISANT DANS LA PENSÉE D'UNE CHOUETTE

    Les chats sont chats et les chiens sont chiens ; les uns, les autres qui vivent aux dépens des humains : des pervers idiots ceux-ci… les pauvres !

 

    Idiots qui l’en sont autant que les poules ; bipèdes, elles aussi, mais ailées ; ailes qui ne les servent à rien, tellement que le cerveau aux humains, que ce ne soit pas, bien entendu, à fabriquer des outils pour s’emmerder entre eux.

 

   C’est pour ça que je préfère, pense la chouette, les loups et les renards, qui n’en étant ni chiens ni chats, ne vivent pas aux dépens des idiots.

UN JOUR LA FUMÉE NOUS FERMERA LES YEUX

L’homme n’aime point l’espace.

Aimer n'est qu’amour.

 

L’homme, ce qu’il veut n’est pas que s’approprier

Absolument de l’espace

De l’espace des autres avec tout cela qu’il y a

Même leurs vies et leurs âmes.

La cupidité aveugle aveuglera au cupide.

Depuis l’instant où l’espace est tout à lui.    

… dans le cercueil !

AUX AMANTS DE LA GUERRE

    Si vous aimez la guerre !

    Laissez-nous nous tenir en paix !!!

    Faites-la entre vous… ses amants !!!    

LE RÊVEUR ÉVEILLÉ: BOIT

Ses lèvres humides humidifiant les siens.

Sa tiède haleine caressant son cou.

Ses doux susurrés délectant son oreille…

 

    … rêvait un mec dans un bar, somnolent lui, affalé sur le comptoir.

 

Ses lèvres humidifiées par le vin,

Respirant lui de sa propre fétidité

Son oreille blessée, des cris de ce monde-là l'éveillent.

    Le rêveur, en s'éveillant, demande autre pot pour humidifier ses lèvres sèches.

DEUX MANIÈRES D'EXISTER

   Il y a des vivants qui existent et d’autres qui n’existent pas, et voilà deux manières d’exister.

   Il y a le bavard, qui bien prête son oreille ou pas, n’existe pas que dans le bruit.

   Pourtant, le silencieux, écouteur impassible des susurrés du silence, n’existe pas que dans celui-ci.

MARCHER EN SOLITAIRE; OU PAS... ?

    La vie, de chacun parmi nous, est une chose telle qu'une étoile dont chaque individu fait le centre ; d’où sortent des couloirs partout.

 

    Couloirs qui ne sont qu’un couloir.

 

    Couloir, celui-ci qui fait souvent parallèle, soit à un autre, soit à d'autres, dont on peut se faire marcher en compagnie de n'importe qui*.

   *Donc « elle » « il » importera.

COLORER LES ÉMOTIONS

   La vie n’est pas triste, ni gaie, ni joyeuse, ni malheureuse, d'elle-même.

   La vie n’est qu’un ensemble de coups de pinceau de la main qui le manie.

    La tristesse, la gaieté, la joie, le malheur prennent la couleur d’où se mouille le pinceau.

LE CORBEAU PENSIF ET MON OEIL DISTRAIT

    On célébrait la « fête du travail » ; un afflux de personnes coulait par le boulevard d’arbres bien assorti. Mon œil distrait s’en prend à un vieux corbeau perché d’un des arbres, qui s’en faisant dissimuler entre le feuillage, observait la foule.

 

    Donc, je ferme mon œil (et l’autre pour ne pas me distraire) et je me mets à penser ce que le vieux corbeau penserait.

 

    Que je le dise (pensait le corbeau) moi qui ne suis qu’un reste de cela, j'ai été, moi qui ai fini de vivre de leurs restes : voir les humains suppliant du travail… leur punition divine !? Décidément, ils sont absolument masochistes.