En errant par l'espace,
deux soupirs se rencontrent. Ils jouent gaiement tous les deux, en
dépit de leurs soupirants qui, dérobés l'un de l'autre, chacun chez son malheur, mesurent leurs pas, comme que s'il eût quelque chose à
mesurer, par l'allée de l'oubli.
Le soupirant, dérangé
parce que dans les bars qu'il y a, de l'un et de l'autre côte de l'ennuyeuse allée de l'oubli, les taverniers ne s'oublient pas de faire
payer les pots que l'on a bus, un à un, tous ! Comment est-ce que l'on
va faire donc pour oublier ?
Maudits taverniers
de l'allée de l'oubli, qui se font progressivement riches à
compte du désespoir des autres ; maudits soupirs, qui sans dépenser
un sou s’amusent gaiement. Maudit de moi (dit le soupirant) et maudit
la soupirante. Maudits tous !
Le soupirant ne maudit
pas pour maudire ; c'est plutôt parce que maudire ne coûte un sou.
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