Un homme, amant lui de tous les animaux autres, observe un chien qui
mangeait un chat qui auparavant avait mangé une souris, tandis qu'il
mangeait une grosse tranche de bœuf grillé, s'en régalant à la
suite du fromage, pour finir en s'édulcorant le palais avec un flan ;
tout son beau faire pour que les vers fussent bien assortis.
Un autre homme, amant lui aussi de tous les animaux autres, a fait
faire de l'amitié entre le chien et le chat en ajoutant à celle-là
celle de la souris. Les trois nouveaux amis mangent amicalement des
restes du bœuf grillé et un quelque peu du fromage que leur maître
s'est fait servir abondamment (se réservant à lui tout seul le
flan) parce que, avec lui et les trois nouveaux amis, les vers fussent
bien servis.
Un troisième homme, beaucoup plus amant des animaux tous que les
autres deux hommes, qui refusait non plus que le chien ne
mangeât le chat, ni le chat, la souris, celui-là qui ni lui-même ne
mangeait pas du bœuf, ni rien qui sortît, soit de la vache, soit de
la poule. Pourtant, il gardait bien du potager dont il s'alimentait.
Bref : chez ce dernier, le chat mange la souris ; le chien mange le chat ; la vache, son projet, soit de vache, soit de bœuf, la poule, meurent de faim, le chien avec. Il ne reste que l'homme à rares chairs tout seul à se donner de manger aux vers.