ET, L'HOMME REDEVIENDRA TERRE

    L’homme marche sur terre, parfois la piétinant, avec rage… tellement que si elle fût coupable de ses malheurs.

    Elle, qui même tapissée de cailloux, sent le bipède à son dessus.

    La terre attend, elle sait qu’il deviendra terre, d’autres marcheront sur lui, ou sur les cailloux qui le recouvriront.

SUPPORTER LA VIE... DES AUTRES !

    La vie, elle pourrait être quelque chose de supportable quand même. Nonobstant, ou au moins en ce qu’à moi concerne, je dois, jour le jour, supporter :

    — Un mignon poupon qui pleure.

    — Un gamin, mignon lui aussi, qui crie.

    — Une ravissante fille qui tient par musique n’importe quel bruit.

    — Une femme qui gronde ou quelque chose comme ça.

    — Un chien qui aboie.

    — Un radin impénitent, qui pour ne pas s’en aller au bar, il bricole…

    En plus, partant de chez moi pour chercher soulagement ailleurs, je dois gentiment saluer à tout artiste de ce cirque avec qui je me croise dans le palier.

DE GUERRIER IMPITOYABLE À PITOYABLE SOLDAT

    La vie, dans chaque forme, se bat pour vivre, en faisant les uns des autres, nourriture.

    Grosso modo : les plantes, les unes, étouffent les autres pour s’en faire de l’espace à elles, d’autres, plus subtiles, font pousser des fruits appétissants aux animaux, pour qu’ils les posent par ailleurs, dont leurs grains bien engraissés pousseront d’autres plantes. Parmi les animaux, les végétariens s’y nourrissent. Les carnivores l’en font de ceux-ci qui se sont fait très prolifiques, pour faire survivre l’espèce avec les restants des mâchoires de leurs chasseurs. Carnivores, et même omnivores, se battent entre les différentes espèces, cas échéant, pour défendre son territoire de survie.

    Un cas spécial est l’homme, chasseur des animaux autres tous, ainsi que guerrier entre ses congénères.

   Pourtant, la dégénérescence parmi ces guerriers, impitoyables, a fait d’eux pitoyables soldats.

LA FLEUR ET LE FRUIT

    Lorsque les pommiers, par exemple, fleurissent, peut-être de leurs fleurs, peut-être, des pommes pousseront.

    De la tendresse, sûrement, de l’accouplement d’une ourse et un ours, certainement, naîtront des oursons.

    De la beauté, de la tendresse, la vie se fait chemin dont, malheureusement, quelques-unes n’y arriveront pas.

L'ÉVOLUTION DE L'INVOLUTION

    Le temps a fait de l’homme une espèce de bizarre petit oiseau, sans ailes, qui doit marcher en bondissant partout.

    Bon, il sait où il a les pieds quand il vient de bondir, jusqu’à bondir de nouveau ; fait, il ignore où va les mettre.

    Donc, chaque fois qu’il rebondit, le parcours devient si rempli de pièges, qu’il lui sera impossible de les esquiver toutes.

UNE BELLE FLEUR PARMI LES FLEURS

    Tout en elle était bonheur.

    Elle était tellement belle comme une sculpture grecque taillée en marbre timidement rose, si fraîche qu’une fleur récemment épanouie.

 

   Lui, le petit ami de la belle, que si bien costaud, il était quelque chose d’insignifiant au côté d’elle.

 

  Celui-ci qui s’était fait colorer en mauve foncé, peut-être à cause de regarder, tous ceux qui regardaient avec cupidité sa petite amie.

    Il était un grand souffrant.

LA GENTILLE VENDEUSE DE L'ÉPICERIE DU COIN

    Depuis longtemps, je demande à la vie de la mienne, sans jamais avoir obtenu réponse… par là, il n’y a ni lumière ni ombre, rien n’y existe que l’opacité du brouillard.

    Néanmoins…

    Toujours que je vais chez l’épicier de prés chez moi, le brouillard est percé par le paisible sourire, chauffé par les grosses et lèvres rouges, de la gentille vendeuse.

J'AI EU UN RÊVE AVEC UN SOURIRE

    Elle était une accumulation d’énergie.

    Tout bien ordonnée pour façonner la beauté.

    Tous ses mouvements faisaient de la danse.

    Ses cris, ses rires, ses chuchotements étaient une

musique entraînante.

    Cumulus nimbus !

    Qui se fait décharger sur terre…

    Pour la faire fleurir.

LA RAISON DE DIEU ET LA DÉRAISON DE SES CRÉATURES

    Dieu, dans sa sagesse, a créé la vie.

    Après cela, il s’est mis à reposer, l’en abandonnant à son sort.

    Donc, l’homme, à faute de celle-là, a fait de celle-ci un chemin tortueux.

    Pourtant, quelques-uns y parmi, pour faire le chemin agréable, ont fabriqué le vin.

     Les autres, cependant, étaient abstèmes.