lundi 10 juin 2013

UN TABLEAU QUI S'EST DEVENU MIROIR

    Il était une fois un jeune homme, qui pour tout héritage de son cultivé père, qualité pour laquelle il n'en avait rien fait dans sa vie, et à laquelle son progéniteur le lui voulait inviter après son décès quand même. Le père le lui laissant son accomplie collection de livres, à cette collection que le sage progéniteur ajouta de nombreux portraits d'illustres, dont l'un y parmi d'un beau buste, bellement encadré.
 
   
    Passant par-dessus l'invitation de son père, l’héritier se défait de l'héritage, exception faite du portrait bellement encadré, lequel il accroche chez-lui, l’abandonnant ensuite à l'oublie de tant passer, jour le jour devant le portrait. L'héritier en l'oubliant ce que cela était, il le prend par un miroir, dont il se regarde satisfait à chaque se réveiller (il ne s'est jamais arrêté de rêver) se disant lui-même, en croyant s'y voir lui :
 
 

    Mon-dieu quel beau que je suis ! Quelle sagesse que réflexe mon regard ! Quelle lumière offre aux communs des mortels ma figure. Rengaine qu'il récitait jour le jour. Une matinée, dont le déjà pas du tout jeune homme se voyant regarder, sur le suppose miroir, s'y approche-t-il, tel que s'il fût une fenêtre pour s'en penchant, pour se regarder de ceinture au-dessous. Donc, si bien la sévère loi de la perspective ne lui permet de faire son objectif, la proximité au tableau laisse au crétin voir quelque chose qu'auparavant il n'avait pas aperçu. Ce qui n'était qu'une inscription au-dessus du buste. Le voilà : « La pudeur sied bien à tous ; mais, il faut savoir la vaincre et jamais la perdre, Montesquieu ». Alors, il se dit lui-même : (il se disait toujours lui-même, parce que personne, comme non plus, ni son chien l'écoutait) c'est évident que la beauté seulement se laisse voir où sache qu'elle est le plus charmante. Il se regarde là, encore et encore sans savoir qu'il ne se regarde pas.

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