jeudi 13 septembre 2012

UNE EXPÉRIENCE CATASTROPHIQUE

    Moi, qui aime le gris, je ne comprendrai jamais pourquoi des personnes disent, sinon avec dédain avec indifférence, que le gris est triste, quand il, en plus d'être une couleur comme toutes les autres, est celui-là qui nous fait davantage tous égaux.

     Un soir, nous, tous les trois, étions assis à la terrasse d'un bar en train de regarder la perspective qu'elle nous offrait, gris celle-ci, soudainement la placide vision fut rompue par une belle de renom de l'un de tous les trois, celui-ci qui pour dire quelque chose à la parfaite structure, sans savoir que dire, il s'en tire par une pirouette le lui disant qu'a bien maigri, comme si elle aurait besoin de flatteries. La belle parfaite structure, par réponse, ri et part… emmenant nos yeux.

   Revenus en nous, nous retournons à nos causeries, prenant rythme avec les commentaires d'un autre de nous, sur ce que les gens, n'importe qui leur volume soit considérable ou que leur peau était collée aux os, pour les en faire heureux, il ne faut que leur dire qu'ils aient maigri ; vous verrez ! dit l'un : par là y vient Joséphine (Joséphine est une fille très généreuse en soi-même, peut-être trop généreuse).

   — Comment tu as maigri Joséphine ! Tire un autre.

   — Ah, oui, ce n'est que…

  — Moi, ce n'est pas par les yeux, sinon par les oreilles pour t'écouter, que je t'ai reconnu. Tire un autre.

  … Sa poitrine gonflée de la joie, elle ne peut pas expirer tant d'adulations aspirées.

   — Je t'ai reconnu tout de suite, parce que tes lèvres sont les seules qui n'aient pas maigri. Achève le saboteur qui faute. 

   Joséphine gonfle, gonfle, gonfle jusqu'à l’imprévisible, jusqu'à une fougue éolienne dévaste la flatterie.

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