mardi 21 mai 2013

RENCONTRE AVEC UN VIEUX CAMARADE

    En sortant d'un bar (ce qui bien pourrait être en entrant) je me suis trouvé avec un vieil ami, gauchiste évidemment, compte tenu qu'en étant vieille l’amitié, ne pouvait pas être d'autres façons dans une époque, dont l'amitié se cuisinait dans le même pot que la pensée.
 
   
Mon vieux camarade, le premier qu'il m'a fait savoir tout de suite, c'est célébrer le rencontre, d'une pétillante logorrhée, pendant ce temps dont le garçon ne nous met le pétillement dans les verres, c'est qu'il garde fort la pensée d'autrefois ; ce qui ni me surprend ni laisserait de me surprendre, durant un temps dont les ventres reconnaissants dérivent facilement sa route vers qui leur donne des gâteaux à présent, pour leur occulter la faim des autres, aussi comme de leur propre avenir.
 
    
La question est que mon vieux camarade, depuis que j'ai pris le tour de la parole, et vu que le pétillement est déjà dans les verres, je l'ai fait bouillonner d'un air pusillanime, ouvrant ses petits bras au temps que les gros doigts des aussi petites mains, tels qu'en ferait un curé prostatique réussissant à pisser grâce aux pilules, qui pour ne pas se l'en donner à la science se l'offre à dieu. Le vieux révolutionnaire devenu prêtre, prône : dans tout parti politique, il y a des nuances, donc, il faut les conjuguer avec la modération, le dialogue… mon oreille s'était étouffée ; ma bouche, aspirant d'un bel air italien lequel je ne sais pas comment est-ce qu'il y était arrivé, crache : va te faire foutre ! — Pour continuer le dialogue avec cette modération-là, comme quoi s'il la priât ; tandis que vous conjuguiez, les riches s'en font plus riches et les pauvres plus pauvres, et tout parce qu'ils ne conjuguent point, d'abord parce qu'ils ne savent pas, mais multiplier oui, ils savent bien.

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