Un homme assis, presque
allongé, fait sentir son corps le corps tiède d'une femme. Elle
était debout, penchante sur lui, elle glisse sa main par-derrière
son cou, y laissant son tiède bras (elle est un tas de tiédeur)
pour que sa tête repousse sur lui, tandis que la douce main (et
tiède, elle aussi, évidemment) de la belle le caresse sous le menton,
donc, elle fait force de sa main (pas tout va être caressé) le lui
faisant ouvrir la bouche… on s'écoute un presque silencieux
monotone bruit… elle approche à la sienne, la sienne aux lèvres entrouvertes dont la langue pointe par un côté… leurs haleines se confondent ; presque imperceptiblement elle de son autre main,
celle-ci armé d'une perceuse, laquelle soigneusement met dans sa
bouche, pour là, la fait faire sur les dents que jusqu'à présent
l'homme assis, presque allongé, s'était oublié de la douleur que
le molaire l'avait fait subir.
Fini le chantier, la belle enleva la machine de la bouche du forçat aux rêves pour tout de suite y introduire un tuyau, d'où, quelle horreur ! sortait de l'eau ; elle, la belle, tout semble conscient de sa faute, lui dit presque criant : crache ! Crache tout ça…
Le pauvre homme une fois libéré de cette chambre inquisitoriale, sa bouche demi-paralysée, prend de la force du moribond que s'y résiste, pour prendre route vers le plus prochain « repos du guerrier » où y en arrivant, il demande au serveur :
-Garçon, Un couple s'il vous plait.
-Quoi ? Interroge le
garçon à son tour.
-Une bouteille de
cognac, pleine et un verre, vide... je ne suis
encore vaincu.
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