vendredi 22 août 2014

UNE MAUVAISE COMPARAISON

    Des percepteurs de la route me font haut. Je me tiens pour foutu. Ils cherchent parmi mes papiers pour ne pas avoir d'autres manières d'y faire, et comme je me croyais à sauf le voilà, ils trouvent. Devant tels personnages à qui sa parole l'ont octroyé plus de valeur qu’à celle-là d'un juge, l'expérience m'a dit que mieux est d'avaler des couleuvres.
 
 
   Un peu plus avant, sur la même route, je me suis arrêté de vomir les reptiles. Là, face à moi, je vois dans une parcelle un homme labourant à une charrue prise, poussée par un âne. La force de la mauvaise habitude me fait confondre son image avec celle-là des percepteurs.
 
     
 
   L'âne poussait la charrue, et chaque-fois qu'il arrivait au bout de chaque sillon, il se hâtait de plus en plus, aussi que sillon à sillon qu'il faisait, il voulait bien sûr abattre la besogne, et peut-être duquel l'en avait mis, qui étant incapable d'arrêter son impétuosité avait fini, fini la besogne absolument épuisée…
   … L'âne semblait rire, et moi, réveillé des mirages fabriqués par l'ignorance, je me suis aperçu que l'intelligence n'est pas une prérogative uniquement humaine.

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