Des percepteurs de la
route me font haut. Je me tiens pour foutu. Ils cherchent parmi mes
papiers pour ne pas avoir d'autres manières d'y faire, et comme je me
croyais à sauf le voilà, ils trouvent. Devant tels personnages à
qui sa parole l'ont octroyé plus de valeur qu’à celle-là d'un
juge, l'expérience m'a dit que mieux est d'avaler des couleuvres.
Un peu plus avant, sur
la même route, je me suis arrêté de vomir les reptiles. Là, face à moi, je vois dans une parcelle un homme labourant à une charrue prise, poussée par un âne. La force de la mauvaise habitude me fait
confondre son image avec celle-là des percepteurs.
L'âne poussait la
charrue, et chaque-fois qu'il arrivait au bout de chaque sillon, il
se hâtait de plus en plus, aussi que sillon à sillon qu'il faisait,
il voulait bien sûr abattre la besogne, et peut-être duquel l'en
avait mis, qui étant incapable d'arrêter son impétuosité avait
fini, fini la besogne absolument épuisée…
… L'âne semblait
rire, et moi, réveillé des mirages fabriqués par l'ignorance, je me
suis aperçu que l'intelligence n'est pas une prérogative uniquement
humaine.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire