jeudi 26 septembre 2013

IL FAUT FRANCHIR LA PORTE AU MONDE RÉEL

    J'adore les anciennes et étroites rues, auxquelles leur semble faire semblance tellement qu'elles fusent embarrassées, que parfois des impertinentes petites places débouchent leurs parcours ; vieilles étroites rues de n'importe quelle ville ou même d'un village tout entier, survivantes des terrifiantes attaques des spéculateurs, leurs prédateurs naturels.
 

    
J'adore les transiter ces matinées sans métier, qui ne soit pas aux marchants qui par là sont aux aguets, dans leurs trous, leurs souris prêts, des clients éventuels d'entre les personnes qu'y passent ; lesquelles ne sont en leur plupart que des dames, les unes se débrouillant légères à faire les courses, celles-ci qui esquivent unes autres qu'y marchent lentement, les plus, leurs visages d'une gaîté radiante, peut-être en se souvenant des temps passés quand elles courront par là, quelques personnes âgées qui auparavant avaient pu être ses compagnons, lesquels se font marquer le pas de leurs cannes, pour en aller à n'importe quel bar dont leur était interdit l'entrée, à cause d'être mineurs, pour s'en venger de l'offrande, peu importe que la vengeance faite l'en ait été largement. D'autres vieux, plus jeunes que ceux-ci, transportent lourdement leurs bedaines, ces travailleurs d'eux-mêmes, ils vont faire autant que les autres… vengeance ! 

   
    J'adore jusqu'à ces troupeaux bizarres qui se font détonner sur leurs pavés, armés tous d'appareils étrangers, tous pâles, tous souriants, bondissant (tous aussi) tellement sauterelles, comme si les pacifiques paroissiens n'auraient autre chose à faire que leur donner chasse. Ils doivent aussi être pacifiques, mais bien sûr très, très peu vindicatifs.

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