jeudi 22 août 2013

LA BOUCHÈRE "CONSORT"

    Aux yeux de tous mes voisins du quartier, il n'y en personne ne sache qu'un camion est une machine, qu'un éléphant est un animal, aussi comme la femme du boucher du coin est un autre, celle-ci qui, bien entendu, l'en est du même que tous nous humaine d'espèce, pour beaucoup qu'entre elle et tous les deux autres, la différence de volume ne soit pas considérable.
 
   
    Même un aveugle, qu'il souffrît de sa fin de renom sens du toucher, pourrait se confondre entre l'éléphant, le camion, et, la plus qu’heureuse, volumineuse, épouse du boucher : bâtisseur de ses formes ; à celui-là le tireraient de doute ses oreilles, pour peu fines qu'elles fussent, à cause du ronflement cadencé du bruit de la machine, après le Broum ! du démarrage, d'un côté, et d'un autre, le strident barrissement de l'éléphant, qui sonne tel qu'un délicat clarinette, si on le compare avec le grondement de « la bouchère consort» lequel transmet inaperçu, jusqu'à celui-là du plus puissant tonnerre imaginé.
 
  
    T'as-tu aperçu ? il me dit une matinée que l'on faisait les courses chez le boucher, de l'air malin qui laisse à la vue l'intelligence, une vielle dame, voisine-t-elle comme tous nous y sommes, dans la queue, dont personne ne s'en fait pas pour perdre place, en vue de retarder davantage l'arrivée où elle aboutit : le cul, qui est dans ce cas la face du monstre, qui derrière le comptoir ne donne pas repos sa mâchoire qui, tandis qu'elle mange (poursuit ma voisine). Elle ne parle pas : le mari de la susdite est sans doute plus intelligent de ce que tous nous pensions.

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