Bien passé la rentre de cet automne qui se vient d'arrêter. Chemin faisant de Lyon à Paris (j'aime bien voyager par routes
bavardes, si bien plutôt que pour qu'elles bavardent, pour l'en
faire moi) je me suis arrêté, à faire, dans un village
de la Bourgogne, ce qu'ils font : l'amitié, avec le vin et le
fromage. Donc, en cherchant un lieu adéquat pour y faire, j'ai
trouvé une terrasse face l'entrée d'un parc, dont un poète ne
perdait pas le temps.
Le poète en question, qui se faisait camper par l'entrée des
jardins, gonflant sa poitrine tellement la chambre d'air d'un pneu de
vélo. La pauvre faisait tout ce qu'elle pouvait, en criant aux
passants, en vue de les empêcher l'entrée au site (comme qu'ils, en
heures labourables, pussent s'offrir à la "dolce far niente") : vous,
misérables pécheurs contre le respect que les morts méritent ; ne souillez pas vous, de vos pieds, la terre sainte où reposent les
feuilles mortes… laissez-vous que les trépassées traversent le
manteau réversible, qui abrite la vie, qui abrite la mort, celle-ci du côté
profond, d'où elle reviendra renouveler la vie.
Soudainement, l’ambiant devient orageux, des jardiniers qui étaient en heures de travail, tout quand ils sont en train de l'y entamer, le poète, voulant faire des pneus de vélo, au moins pneus vélos solex, s'affronte aux ouvriers : où supposez-vous que vous en allez, pécheurs vous aussi, infanterie armée, profaner terre sainte ? Vous ne ferez pas ça ; je vous l'empêcherai ! Donc, l'un parmi les jardiniers, qui n'était pas poète, le lui dit calmement : ne vous souciez pas, que si nous venons armes, ce n'est que pour défendre terre sainte, et pour donner aux feuilles mortes chrétienne sépulture… la paix fut faite.
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