Je connais un chien de vue ; ils sont de nos yeux, avec lesquels on se parle, et même, on se caresse avec, à chaque fois, on se croise.
Il m’a raconté avoir été maîtrisé, depuis tout petit, pour être un outil à n’importe quel aveugle ; jusqu'à ce que, pour faire exclusivité, il avait été émasculé. L’aveugle, que l’on avait mis en charge, par un outil le tenant. Mon ami, de vue, se vengeait de son utilisateur en le faisant tremper dans les flaques les jours pluvieux, se gardant à lui le sec, ou les jours ensoleillés en faisant cuisiner à Ra son cerveau, cette fois en se resservant l’ombre à lui.
Soit d’une façon, soit de l’autre façon, en se regardant tous les deux du coin de l’œil, nos lèvres dessinent des sournois sourires.
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